• Chapitre 10

    > Clémentine <

    C'est une coïncidence troublante de croiser Raphaël ici, mais ça ne m'étonne pas trop, vu son style, je ne l'imaginais pas fils à papa, mais plutôt hippie moderne, j'aime bien son apparence, et l'intérieur n'a pas l'air trop mal non plus. Comme on dit l'habit ne fait pas le moine, ça marche dans les deux sens, j'espère juste que ce n'est pas un fanatique du découpage en morceaux pour faire du compost pour ses plantes, non quand même pas. Je suis plutôt rassurée d'être avec lui, franchement, je ne me voyais pas du tout déambuler dans les rues, à cette heure-ci il n'y a personne, sauf des zombies imbibés d'alcool, et vu comment je suis habillée... Je ne préfère même pas y penser. Je suis curieuse de voir où il habite, j'imagine une petite maison en bois avec pleins de plantes vertes partout et un petit potager, mais au vu du décor de cette partie du quartier ça me semblerait étonnant que ce genre de maison existe par ici.

    - Tu es célibataire ?
    - Oui pourquoi ? 
    - Non, je ne voudrais pas te causer des soucis. 
    - Ne t'inquiètes pas pour ça ... 

    Non, c'est vrai, on sait tous à quel point certaines femmes peuvent vite se monter le cerveau au moindre soupçon. De vraies hystériques, le pire c'est que je fais partie de celles-là.

    Chapitre 10

    Nous avons emprunté une ruelle sombre, je crois que mon heure a sonné. Raphaël affichait un rictus amusé en me montrant de la main un escalier en métal, comme si c'était un trophée. 

    - Je t'en prie ! 

    Il me fait passer en première, il va me pousser du toit ? Les portes d'entrée, c'est en bas normalement ! 

    - J'espère que tu as du souffle !
    - J'essaie déjà de retrouver celui que j'avais ! 

    En effet, cela faisait plusieurs minutes que nous grimpions, et l'angoisse n'était pas redescendue. Seul le bruit de nos pas sur l'escalier résonnait dans la ruelle. Arrivé en haut, il m'avertit de la marche traître pour ne pas glisser. Pour mieux me tuer ensuite sûrement. 

    - Voilà, je te présente mon chez-moi !
    - Tu vis sur un toit ? 
    - Ouais, c'est pas super cool ? Les nuits sont plus fraîches, mais la journée, c'est agréable ! 
    - C'est super joli !

    Chapitre 10

    C'est vrai, c'était vraiment canon malgré le peu de choses qu'il possédait. Une tente était plantée en plein milieu, un petit feu, un tapis, c'était vraiment très mignon. Et les guirlandes accrochées de part et d'autre. Et je ne me suis pas trompée, il y a bien des plantes, pas autant que je l'ai imaginé, mais finalement, c'est encore plus joli. 

    - Mais comment vas-tu faire cet hiver ?
    - J'espère pouvoir trouver quelque chose avant, c'est pour ça que je fais cette mission, la rémunération n'est pas négligeable. 
    - Et ensuite ? Tu comptes rester dans les parages ? 
    - Aucune idée encore, je n'ai rien qui me retient vraiment ici. 
    - J'envie ta vie ! 
    - Je suis sûr que la tienne n'est pas si affreuse que ça, tu as des parents qui t'aiment, c'est important. 
    - Je suis plutôt un objet pour ma mère, non-mieux une marionnette, elle me dicte tout ce que je dois faire depuis déjà bien longtemps. 
    - Et ton père ? 
    - Il est parti pendant la grossesse de ma mère. 
    - Ta mère ne t'en a jamais parlé ? 
    - Non, trop douloureux pour elle. 
    - C'est sûrement pour ça qu'elle est toujours sur ton dos, elle a peut-être peur que tu partes comme lui ? 
    - Peut-être, mais ce n'est pas une raison, elle ne me laisse même plus respirer, et plus elle resserre les menottes plus je veux les arracher. 

    Chapitre 10

    Raphaël m'a tendu un plaid, je n'ose même pas regarder mon téléphone, je ne dois pas être loin de 58 appels et 158 messages. Je m'en fous, au point où j'en suis, je vais me prendre une dérouillée en rentrant alors autant que je grappille quelques heures, ça ne changera rien, la chaleur du petit feu n'est pas de trop, il commence à faire frisquet. 

    - Personne ne t'a jamais grillé ici ?
    - Jamais, sinon je ne serais plus ici. 
    - Tu as tenté d'aller voir la mairie ? 
    - Oui et comme je n'ai aucun emploi, je n'ai rien pu avoir, l'hôtel me coûterait trop cher alors en dernier recours voilà ce que j'ai trouvé, regarde cette vue c'est pas beau ? 
    - Ouais, mais cet hiver, la beauté du paysage, je pense que tu t'en foutras le coquillard. J'aurais bien voulu t'aider, mais ma mère ne voudra jamais. 
    - C'est pas grave, les sous de la mission couvriront quelques loyers ça sera peut-être plus facile. [Bâillement]. 
    - Tu es fatigué ? 
    - A peine. On parle de moi, mais parlons plutôt de toi, tu viens d'où ? Tu as de la famille ? 

    Il m'a raconté comment il était arrivé ici, où il avait vécu, c'était vague, la fatigue sûrement, je me suis allongée en écoutant son récit sans dire un mot, les étoiles scintillaient, je voulais profiter de cette vue, juste quelques minutes avant de repartir.

     

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  • Commentaires

    1
    Mardi 4 Juin 2019 à 11:18

    C'est hyper mignon son campement !! J'adore !! 
    Sa daronne va péter un plomb !!! Seigneur, je veux pas être à sa place ! 

      • Mardi 4 Juin 2019 à 11:21

        On connait bien le personnage :/ 

      • Mardi 4 Juin 2019 à 14:23

        Oh oui ! Une folle comme tu sais bien les mijoter !!! 

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    2
    ReiScarlett
    Dimanche 9 Juin 2019 à 21:45

    deux personnes avec une lourde histoire derrière eux ... Ils me font mal au coeur vraiment et je pense qu'ils ce sont bien trouvé vraiment 

    3
    Jeudi 5 Décembre 2019 à 17:03

    Ca sent mauvais pour elle quand même ! 

    4
    Fanny Carson
    Vendredi 6 Décembre 2019 à 14:38
    J'adore, c'est trop classe comme squatte !! Mais sa foldingue de mère va finir par envoyer la police à sa recherche !!
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