• > Joey <

    Il m'a fallu deux bonnes heures pour réveiller tous les élèves de mon groupe, un enfer, je me suis pris une dizaine d'oreillers dans la figure, d'après eux vacance rime avec « grasse matinée » sauf qu'il est hors de question que je prépare la soirée camping tout seul.

    Après avoir réussi à sortir tout le monde du lit, ils ont bien mis deux heures à déjeuner, pas trop vite le matin, enfin si on peut dire le matin car finalement ils ont petit-déjeuner à l'heure du déjeuner. Sauf qu'il est temps de se bouger, les courses ne vont pas se faire toutes seules, les heures défilent et la moitié des élèves est encore dans le gaz et tout le campement doit être installé, et s’ils pensent une seconde que le groupe qui passe sa journée a nettoyé l'île va aussi se taper l'aménagement de la soirée, ils n'ont rien compris, au moins eux, ils font une bonne action alors la moindre des choses c'est que quand ils arrivent ils n'ont plus qu'à mettre les pieds sous la table et à profiter. Ils ont bien le temps de flâner chez leurs parents vu que tout leur est servi sur un plateau, les majordomes, les femmes de ménage, ils n'ont plus qu'à lever le petit doigt pour avoir ce qu'ils souhaitent... C'est désobligeant. Bon, vu la tête de certains élèves, je vais prendre ceux qui sont un peu plus motivés, je ne voudrais pas les traîner comme des boulets dans la supérette.

    - Nina, Prisca, et Dorothée vous venez avec moi pour acheter le nécessaire pour le repas de ce soir. 
    - Ok M'sieur.
    - Pas d'autre volontaire ? 
    -
    - C'est bien ce que je pensais, c'est parti alors, par contre les autres, ne pensez pas vous tourner les pouces pendant ce temps-là. Tonio, tu vas aller voir le garde forestier, il vous dira quoi faire, où aller… 
    - Pourquoi faire monsieur ? 
    - Pourquoi faire ? Vous ne croyez pas que la fête va se faire toute seule ? 
    - Pourquoi nous Monsieur ? 
    - Parce que vous n'avez pas voulu m'accompagner faire les courses ! Et comme vous avez des muscles, rendez vous utile. 
    - Finalement Monsieur je veux bien venir ! 
    - Moi aussi M'sieur ! 
    - Trop tard. Je compte sur vous ! 
    - FFFF ! 
    - Les filles, on y va. 

    Chapitre 20

    Ils sont irrattrapables. Quand j'aurais des enfants, je le jure devant Dieu jamais je ne les éduquerais de cette manière. Au grand jamais je ne veux pas des capricieux, avec un poil dans la main, je les élèverais dans l'honnêteté bien loin de ce que je fais actuellement. 

    La supérette est toute petite, ça devrait être rapide, des paquets de chips, des boissons sans alcool, des marshmallows, c'est largement suffisant, je savais que prendre des filles avec moi, c'était vraiment ma meilleure idée depuis bien longtemps, rapides efficaces et elle ne font pas les sauvages pour se faire voir, Prisca passe son temps à se regarder dans le miroir, mais ce n'est qu'un détail, les vacances ne font pas disparaître les mauvaises habitudes. Je n'arrive pas à joindre Raphaël pour savoir où ils en sont, j'espère qu'ils pourront finir aujourd'hui et surtout arriver avant la nuit, nous sommes quand même responsables, et même si Raphaël connaît le coin très bien, quand il fait nuit les dangers sont plus importants. Il est seize heures, j'espère qu'ils sont déjà en route pour revenir au campement. Seulement vingt minutes de marche et les filles sont épuisées, la seule façon que j'ai trouvé pour les booster, c'est de leur dire que la marche faisait des jambes de mannequin, là tout de suite elle m'ont paru bien plus dynamiques. Qu'est-ce qu'il ne faut pas faire, franchement ! 

    Arrivé au campement, j'ai reconnu immédiatement Clémentine et le reste du groupe installé autour d'une table, sirotant leurs verres, ils sont rentrés, je suis soulagé. 

    Chapitre 20

    - Bien rentré ? 
    - Comme tu peux le voir. 
    - Alors cette journée les jeunes ? Productive ? 
    - J'ai rarement vu des jeunes aussi motivés, je suis super fier ! 
    - C'est terminé ? 
    - Oui, ils ont travaillé comme des chefs ! 
    - Super, nous préparons la soirée, je pense que vous avez bien mérité d'aller vous laver et surtout d'aller vous reposer un peu, on s'occupe de tout. 
    - Vous avez besoin d'aide ? 

    Mon téléphone se mit à vibrer. Et je sais d'avance qui sera mon interlocuteur...

    - Désolé, je dois répondre, je m'occupe de tout, va te reposer. 

    Je savais qu'elle allait m'appeler tôt ou tard, je trouve même qu'elle a mit du temps. Le seul endroit intime que j'ai trouvé pour pouvoir répondre rapidement, ce sont les toilettes, par chance elles sont propres.

    Chapitre 20

    - J'attendais votre appel plus tôt. 
    - Je suis relativement occupé Monsieur Dufray. Puis je sais que tout se passe bien quand vous êtes là. 
    - Si vous le dites. 
    - Que vous arrive t'il ? Il me semblait que mon compagnon avait été clair hier matin avant votre départ ? 
    - Très clair même. 
    - Parfait alors, tout va bien ? 
    - Très bien. Clémentine est ravie de sa journée à sauver la planète. Enfin il me semble.
    - Il vous semble ? Vous n'étiez pas avec elle ? 
    - Non, Clémentine n'est pas dans mon groupe. 
    - Comment faites-vous pour la surveiller ? 
    - Je n'ai pas besoin de la surveiller, je vais être honnête pour une fois, j'ai mis un terme à notre relation, il y a quelques semaines. 
    - Qu'est ce que vous voulez dire par "j'ai mis un terme" ? Ce n'est pas ce qui était convenu ! 
    - Je ne supportais plus de mentir.
    - Sans nous en parler ? Quand avez-vous décidé de nous trahir ? 
    - Je ne vous ai pas trahi, j'ai juste décidé d'être responsable et de ne pas faire souffrir une gamine ! C'était juste avant votre punition. 
    - Avant ou après avoir passé la nuit avec elle ? 
    - Je n'ai pas passé la nuit avec elle… Elle m'a rejoint à l'hôtel et j'ai mis un terme à cette relation malsaine. 
    - Où était-elle alors ? 
    - Je ne sais pas et ça ne me regarde plus. 
    - Joey, je vous laisse une dernière chance de vous rattraper, la seule et dernière chance. Vous devez absolument savoir où elle était ce soir-là, vous vous débrouillez. Appeler votre femme pour vous donner bonne conscience, mais vous le savez comme moi, vous n'avez pas d'autre choix, personne ne vous donnera autant d'argent que moi... 

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    Chapitre 20


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  • > Raphaël <

    J'suis pas du genre curieux, mais c'était trop suspect, qui va prendre un appel dans des toilettes si c'est une discussion tout à fait banale ? P e r s o n n e.  C'était trop tentant. Et j'ai eu raison ! Je n'ai pas tout entendu, mais bien assez pour comprendre qu'il y a bien plus qu'une histoire de coucherie entre une mineure et son prof.

    Chapitre 21

    Quand Joey a raccroché, je suis parti rapidement vers mon chalet, j'avais un besoin urgent de prendre une douche, pensant que l'eau froide pourrait me nettoyer l'esprit, mais je ne fais qu'y penser. Je vais être obligé de parler de tout ça à Clémentine, ça la concerne directement, je ne sais pas qui il y avait au bout de fil mais c'est forcément quelqu'un qu'elle connaît, et vu l'échange auquel j'ai assisté avant le départ, je parierais sur le beau père.

    Je ne comprends plus rien, pourquoi voudrait-il absolument avoir la main sur Clémentine et pourquoi ils veulent tant avoir le contrôle sur elle ? Je ne peux pas garder ça pour moi et je ne peux pas m'en mêler sans en avoir parlé avant à Clémentine, mais je n'ai absolument aucune idée de comment aborder le sujet, surtout que si je viens à lui dire, je devrais automatiquement lui dire que je suis au courant de ses ébats avec Joey et je vais laisser un gros malaise entre nous deux... 

    J'observe les élèves qui s'affairent à fignoler le campement, ça me laisse un peu de temps pour réfléchir, planquer derrière la fenêtre de mon chalet tel un lâche. Les responsabilités c'est vraiment pas pour moi, mais si je ne dis rien, c'est ma propre estime que je bafoue et j'ai toujours été dans le sens de mes convictions. La situation est plus que compliquée pour moi, Joey va finir, si ce n'est pas déjà le cas, par savoir que j'ai un doute et ça ne va rien arranger à la situation, je ne sais même pas comment je vais faire pour avoir un moment avec Clém tranquille avec cette fan obsessionnelle de Mila qui ne me lâche pas les basques, et Joey qui va m'avoir a l'œil. 

    Chapitre 21

    Je crois que mon esprit est trop plein et je n'ai rien de thérapeutique pour me vider la tête. La fume me rend inspiré, c'est tout de suite plus facile pour moi de trouver des phrases construites à dire avec tact et charisme. Le soleil commence à tomber et les élèves voudraient voir le coucher, je suis prêt à sortir rejoindre tous les pré-pubères, je ne peux pas rester éternellement dans mon chalet. Je ne sais pas comment je dois me comporter face à elle maintenant. Je n'ai aucune idée de comment je vais aborder le sujet. Comment contrôler toutes ces émotions? J'avais espéré qu'entre nous, il y aurait pu avoir ne serait-ce qu'un petit rapprochement. Dommage.

    Les élèves chantent, j'suis sûr que certains ont réussi à trouver un peu d'alcool pour la fin de soirée, ce n'est pas possible autrement, ils sont bien trop calmes et certains me regarde avec un petit sourire, vous savez le petit rictus qui cache une connerie, comme si je comprenais pas le manège, j'ai eu le même âge. Joey était seul au milieu, et quand il a croisé mon regard, il a foncé vers moi, je peux le comprendre, même moi, je n'ai pas envie de rester à proximité de ses dégénérés ! 

    Chapitre 21

    - Alors comment tu trouves ? 
    - Bien.
    - Il leur a fallu du temps et de la sueur mais pour une fois ils ont réussi quelque chose. 
    - Pour une fois ? 
    - Avoue que je n'ai pas le meilleur groupe !
    - Si tu le dis.
    - Tout va bien, Raphaël ? Je te sens un peu sur la défensive depuis notre arrivée.
    - La fatigue. Rien de plus. 
    - D'accord si tu le dis. Il est temps d'annoncer la fête tu ne crois pas ? 
    - Je t'en prie.
    - S'il vous plaît un peu de silence ! Je vais faire court, amusez-vous MAIS pensez aussi à la planète, je ne veux pas voir de gobelet jeté par terre ou tout autre dégradation, compris ? 

    Ils se sont jetés sur les gâteaux apéros, visiblement, ils sont tous d'accord. Je serais presque nostalgique en les regardant, certains couples sont blottis, d'autre se regardent timidement, Mila m'a vu, fais chier, elle a laissé ses copines pour avancer vers moi, où est la sortie ? Ce n'est vraiment pas le moment bon sang. Je ne veux pas lui faire de la peine, mais je vais devoir lui mettre un stop rapidement, je ne voudrais pas qu'elle pense qu'il y a une ouverture de mon côté. Je n'aime pas du tout sa façon de faire, et puis moi j'ai quelqu'un d'autre en tête, ce n'est pas elle qui va me la faire oublier.

    - Hey salut toi 
    - Tu t'amuses bien ? 
    - Oui, c'est vraiment sympa, par contre, je t'observe et je vois que tu n'es pas dans ton assiette !
    - Si tout va bien. 
    - Tu sais que tu peux tout me dire ? 
    - Je suis fatigué.
    - Tu veux que je vienne un peu plus tard dans ton chalet pour en parler ?
    - Écoute Mila, tu es une très gentille fille, mais ne penses pas qu'il peut se passer quoi que ce soit entre nous, tu ne m'intéresses absolument pas. 

    Chapitre 21

    Voilà, c'est le genre de phrase à ne pas dire, ou pas comme ça. Surtout à une ado. J'aurais dû tourner ma langue sept fois dans ma bouche. 

    - Mila, je suis... 
    - Non, c'est bon n'en dis pas plus, tu m'as fait espérer, j'ai bien vu tes regards ! 
    - Quoi ? Il n'a jamais été question d'un quelconque rapprochement, entre toi et moi. Je suis désolé si tu t'es fait des idées.

    Et elle est partie en pleurant, tout ça, c'était trop pour moi, j'ai besoin d'espace et d'air, j'ai l'endroit parfait pour ça. Quelques mètres plus loin il y a un coin tranquille où je serais pénard. La lune surplombe la colline, j'étais de plus en plus serein à mesure que je m'éloignais... c'est superbe, la musique s'estompe pour laisser place aux murmures de la nature. Une voix vint percer ce silence reposant.

    - Je te dérange ? 
    - Clémentine ? 
    - J'ai vu Mila partir au chalet en pleurant après t'avoir parlé, que s'est-il passé ? 
    - Je lui ai dit qu'elle n'attende rien de nous deux. 
    - Ow. J'avais bien vu qu'elle avait un petit faible pour toi, elle ne t'intéresse pas ? 
    - Non pas du tout. Ce n'est pas du tout mon genre ! Puis ... J'ai quelqu'un d'autre en tête.
    - Oh, une fille du lycée ou quelqu'un d'ici ? Concernant Mila, elle s'en remettra t'inquiètes pas. 
    - Je ne voulais pas la blesser. Mes mots ont dépassé mes pensées. 
    - Tu veux pas revenir avec nous, tu pourrais penser à autre chose ou me parler de cette mystérieuse fille ? 
    - J'ai besoin de respirer un peu mais vas-y toi, puis Joey t'as à l'œil, dans deux minutes, il va s'apercevoir de ton absence. 
    - Comment ça ? 

    Je crois que c'est le moment de tout lui avouer. 

    - Écoute, je ne savais pas trop comment te le dire, mais je suis au courant de tout. 
    - De quoi tu parles ? 
    - De toi et Joey ! 
    - … 

    Chapitre 21

    Elle me fixait gênée, et il y avait de quoi, un secret qui n'en est plus un. 

    - Je ne te juge pas, mais… 
    - Attend comment tu as su ? Il t'en a parlé ? Comment il a pu ! 
    - Non c'est pas lui, le matin de notre départ j'ai entendu ton beau-père menacer Joey. J'ai entendu leur conversation ...
    - Menacer Joey ? Mais qu'est ce qu'ils se disaient ? Ils ne sont pas au courant, comment tu veux qu'il y ait un rapport ? C'était sûrement juste une conversation de professeur à connard ? Ni plus ni moins ! 
    - Alors comment veux tu que je connaisse votre secret si c'était juste une conversation banale ? Je crois que tes parents sont bien plus au courant que tu ne le penses, en plus Joey a reçu un appel étrange cet après-midi, j'étais caché dans la cabine à côté. Tu devrais aller lui parler, car quelque chose se passe dans ton dos, je ne pourrais pas te dire exactement, le seul qui peut est là-bas et il va bientôt remarquer qu'on a tous les deux disparus. 
    - Quel genre d'appel ? 
    - Je ne sais pas mais c'est louche, je pense qu'il te ment depuis le début Clémentine... 
    Je ferais mieux d'y aller ... Oh, Raphaël, j'aurais aimé que tu l'apprenne autrement, vraiment. 

    Elle partit comme elle était venue mais avec une bombe dans les mains en plus, je devrais sûrement l'accompagner pour voir ce qu'il se passe, si ça venait à dégénérer, prenant mon courage à deux mains mais une silhouette me coupa la route me fonçant dessus. 

    Chapitre 21

    - Oh excusez-moi. 
    - Pas de soucis, est-ce que ça va ?

    Il fait tellement sombre que je n'arrive pas à voir son visage. Mais sa voix ne me dit absolument rien, ce n'est pas une de nos élèves, c'est sûr. 

    - J'ai perdu mes lunettes et je suis complètement pommée, est ce que vous pouvez m'aider ? 
    - Oui, je connais le coin comme ma poche... Comment vous appelez vous ?    


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  • > Joey < 

    La fête bat son plein, les élèves sont éparpillés un peu partout et certains jeunes touristes en vacances se sont incrustés, bon comme on dit plus on est de fous plus on rit, enfin, je vois surtout qu'ils font un effort pour les intégrer, tout n'est pas perdu. Je suis même étonné de voir des rapprochements complètement improbables, mais tant mieux, si ce séjour peut en remettre certains sur le droit chemin, pourquoi pas. 

    D'ailleurs où est Raphaël ? Je ne l'ai pas vu depuis un moment, il aurait pu avoir la décence de rester avec moi, je me serais senti moins seul, il a dû partir traîner, j'aurais dû faire pareil, mais en jetant un rapide coup d'œil je m'aperçois que Clémentine n'est plus là non plus, je n'aime pas trop ça. Mila est au coin du feu et à en voir son visage, elle ne passe pas une bonne soirée, elle s'est peut-être engueulée avec Clémentine, faut avouer que Clém n'a pas sa langue dans sa poche, et non je n'insinue rien de sexuel, tout ça c'est terminé, je crois. Je ferais mieux d'aller voir où elle se trouve... Un simple et rapide coup d’œil pour m'assurer qu'il ne lui est rien arrivé. Si on venait à la perdre, sa mère ne me le pardonnerait pas. 

    Chapitre 22

    - Tu cherches quelqu'un ? 
    - Oh Clémentine tu es là ! 
    - Tu me suis ? Quelque chose à me dire peut-être ? 
    - Non, non que vas-tu t'imaginer ! Mais ne parle pas si fort s'il te plait ! 
    - Je m'en cogne complètement que les gens entendent ! 
    - Qu'est-ce qu'il t'arrive là ? Qu'est-ce que tu me fais ? 
    - Dit moi juste que Raphaël se trompe ! 
    - Quoi ? De quoi tu me parles ? Et depuis quand tu es aussi proche de lui ? 
    - Ah, parce que tu penses que tu as un droit de regard sur mes fréquentations ? Je fais ce que je veux maintenant ! 
    - On ferait mieux d'aller discuter dans un endroit un peu plus à l'abri des regards, Clém. 
    - Ne m'appelles plus comme ça ! 
    - D'accord, d'accord ... Comme tu veux Clémentine, je vais aller dans mon chalet, rejoins-moi là-bas. 

    Je crois que c'est l'heure, je suis de toute façon pris de court pour trouver des excuses maintenant, je ne sais pas ce que Raphaël a pu lui dire, mais c'est le destin, le moment de tout lui dire, si ça peut lui laisser une chance de refaire sa vie loin de ses malades mentaux qui lui servent de parents, j'ai les jambes qui tremblent, comme un ado qui doit rompre avec sa copine, sauf que l'enjeu est bien plus gros, soit je lui trouve un mensonge plus gros que le monde, soit je lui balance la vérité telle qu'elle est. J'ai même pas eu le temps d'appeler ma dulcinée pour avoir son avis, elle est toujours de bon conseil, mais cette fois, je vais devoir choisir par moi-même, comme le grand garçon que je suis. J'entends la poignée qui se tourne, j'ai le cœur qui bat et les gouttes qui perlent sur mon front. À peine rentré, j'ai pris précaution de fermer rapidement la porte et de fermer les rideaux.

    - Clémentine, tu ne peux pas faire de scandale comme ça devant les autres. 
    - Ne viens même pas me faire de leçon de morale ! 
    - Tu peux m'expliquer pourquoi tu es si en colère contre moi ? 
    - Est ce que j'ai vraiment besoin de te le dire ? 
    - Oui ! Je ne comprends rien ! Quoi ? Tu veux des excuses ? C'est ça ? Alors oui, je suis vraiment désolé. Mais c'était mieux pour tout le monde ! Crois-moi.
    - Je m'en fiche de tes excuses, tu peux te les mettre là où je pense ! J'aimerais savoir pourquoi tu es si proche de ma famille ? 
    - De ta famille ? 
    - Joey arrête, tu ne sais même pas mentir ! Bon sang ! Tu ne crois pas que c'est le moment ? C'était à quel propos cette conversation que tu as eu avec mon beau-père, le jour du départ ? 
    - C'était juste une discussion, il m'a demandé de faire attention à toi c'est tout. 

    Chapitre 22

    Bravo Joey, tu mens encore ! Les bonnes résolutions envolées comme ma dignité c'est ça ? Pourquoi mentir ? Elle me connaît, elle voit très bien que je dissimule la vérité. Et pour qui ? Pour ma femme ? Pour moi ? Ou pour eux ? Cette histoire est risible.  Et je le suis tout autant.

    - Tu ne crois pas que j'ai le droit de savoir ?
    - Ne crois pas que je n'ai pas apprécié nos petits cinq à sept Clém. 
    - Ah non Joey, joue pas encore du violon avec moi, je n'ai pas de temps à perdre. 
    - C'est pas facile Clémentine. Tu ne sais pas tout... Même moi, je suis loin de tout savoir. 
    - J'ai besoin de savoir. Tu me dois au moins ça. 
    - Je ne sais même pas par ou commencer ! 
    - Peut être que tu pourrais commencer par me dire qui tu avais au téléphone hier quand tu es allé dans les toilettes pour te cacher ? 
    - Oh, alors ça y est, on en est la … Je suis vraiment désolé Clémentine, si seulement je pouvais retourner en arrière jamais je n'aurais accepté. 
    - Accepter quoi, Joey ? 
    - Avant même que tu ne commences les cours, j'ai reçu un coup de fil, je ne sais même pas comment ils ont eu mon numéro, j'ai cru à une blague au départ, un élève qui n'avait pas encaissé une mauvaise note ou un reproche, puis la femme au téléphone m'a proposé un rendez-vous. Je ne sais pas comment, mais elle était au courant de tous mes soucis. J'ai été à l'endroit qu'elle m'avait indiqué et un homme m'attendait, il m'a proposé de l'argent, c'était juste pour garder un œil sur une élève rien de plus... Au début. 
    - Attends, tu insinues que quelqu'un t'a missionné pour me surveiller ? 
    - Pas quelqu'un Clémentine... Tes parents Clém … Ils m'ont demandé d'aller plus loin, en échanges de plus d'argent, des sommes fixes chaque mois... Je suis vraiment désolé Clémentine. 
    - Tu te fous de moi là ? 
    - Tu m'as demandé de ne pas te mentir Clémentine … 
    - Pourquoi ils ont fait ça ? Et toi pour de l'argent, tu m'as fait croire monts et merveilles, tu en avais besoin pourquoi de cet argent, ton job de prof ne te rapporte pas assez ? Et ta femme ? 
    - Au début ça me semblait être une bonne idée, c'était pas censé aller aussi loin, je pensais que ça nous aiderait pour nous lancer, ça ne devait pas durer éternellement, j'en ai discuté avec ma femme, on a été égoïste mais en voyant les prix des traitements on s'est senti coincé, et on a accepté encore et encore ce qu'ils nous ont demandé. Sans penser aux conséquences… 

    Je me demande si elle va m'en vouloir d'avoir tout gâché, est-ce que si je l'avais appelé, m'aurait-elle dit de continuer ? Si je la perd, je ne suis plus rien, c'est mon rayon de soleil, la femme de ma vie, celle pour qui je ferais tout. Je voudrais qu'elle soit heureuse. Tout simplement heureuse. 

    Chapitre 22

    - Les traitements ? 
    - Ma femme ne peut pas avoir d'enfant, elle est atteinte d'une maladie, il y a des traitements mais ils sont très chers, on a vu une chance, un espoir pour notre futur, celui qu'on a toujours rêvé. Puis le remord m’a rattrapé et c'est la raison pour laquelle j'ai préféré rompre avec toi à l'hôtel, je ne pouvais pas continuer à te mentir. 
    - ...
    - Comment as-tu su pour l'appel hier ? C'est Raphaël ? C'est pour ça qu'il est si distant depuis que nous sommes partis. Il a fouiné ? Il m'a espionné ? 
    - Sans lui, je ne saurais sûrement pas toute la vérité à cette heure là donc s'il te plaît, ne le blâme pas, alors que lui l'a fait pour moi. C'était Grégory ? 
    - Non c'était ta mère, qui voulait savoir comment s'était passé le trajet.
    - C'est tout ? 
    - Je lui ai avoué que j'avais mis fin à cette mascarade, elle ne l'a pas vraiment bien pris et m'a fait du chantage. Je ne sais pas quelle sont leurs intentions envers toi, mais elles ne sont pas louables Clémentine, mais si ce n'est pas moi, un autre prendra ma place, ils sont capables de tout... Ne leur fait pas confiance. 
    - Dis-moi à qui je peux faire confiance, si ma propre mère me fait ça … ?
    - Sûrement à la personne qui t'a poussé a venir me voir. Je suis vraiment désolé. 

    Étonnement, elle est restée calme, je pensais qu'elle m'aurait frappé de toutes ses forces, après tout, c'était justifié, 'fin elle apprend que je suis un salaud qui ment pour le fric, que ses parents sont en réalité des manipulateurs. Mais non, elle m'a juste tourné le dos et elle est partie en direction de la porte… 

    - Clémentine, je dis quoi à ta mère si elle rappelle ? 
    - Ne lui réponds plus... 

    Chapitre 22

    Je suis resté figé, seul sur le canapé du chalet à me demander comment allait finir cette histoire. Comment j'allais dire à ma femme que nous n'aurions jamais d'enfant parce que nous n'avons plus l'argent nécessaire pour payer les traitements. Finalement, tout le monde va finir par me détester...   


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  • > Raphael < 

    On dit bien que le Karma joue un rôle important dans la vie, qu'être un gentil garçon, aimable, honnête et serviable m'apportera de la chance et du bonheur plus tard, enfin c'est ce que je me dis à chaque fois que je fais une bonne action, je ne les compte même plus, je n'attends rien en retour bien sûr, mais juste un coup de pouce de Là-Haut pour tous mes services rendus ça ne serait pas de refus, comme ce soir cette jeune fille que j'ai déposé devant sa porte, elle était complètement perdue, elle m'a remercié pas moins de vingt fois, on a eu le temps de discuter un peu sur le trajet, c'est une jeune fille plutôt meurtrie j'ai l'impression, elle ne s'est pas beaucoup dévoilée en même temps je suis un parfait inconnu, elle m'a fait penser un peu à Clém, je ne saurais pas comment l'expliquer. 

    Chapitre 23

    Je me suis senti utile, j'ai pas eu une vie des plus faciles alors je me dis que les bonnes actions rendront mon futur un peu plus beau, ou en vrai comme il n'y a pas de justice dans ce monde je vais peut-être mourir dans d'atroces souffrances, brûlé, noyé ou encore poussé dans des escaliers, je pourrais me retrouver au mauvais endroit au mauvais moment alors que je n'aurais rien demandé, qui sait, en parlant de mauvais moment, j'espère que ça va pour Clémentine, je suis curieux de savoir ce que Joey a pu lui dire, en vrai je suis inquiet, je sais qu'elle était vraiment amoureuse de lui, le soir où je l'ai trouvée chez Berny, elle était carrément au fond du trou, j'ai peur qu'elle soit retombée dans ses bras, je ne sais pas s'il lui a dit la vérité ou s'il a encore menti pour la refaire tomber dans ses bras, ce qui en réalité me ferait littéralement chier parce que je l'aime vraiment bien et je le sens pas du tout Joey, je me méfie de lui comme la peste maintenant, c'est vrai quand on peut mettre un couteau dans le dos une fois, on peut le refaire encore et encore sans même se demander si on va blesser l'autre, il cache trop de choses à mon sens et ça fait de lui une personne en qui on ne peut pas avoir confiance.

    J'espère juste qu'elle ne se fera pas avoir, je ne pourrais rien faire si elle décide de repartir avec lui, ça sera son choix, qui serais-je pour lui interdire de lui parler ? Je n'en ai pas le droit, mais si par malheur, il lui refait encore du mal, un mot de travers sur elle, un mensonge, je prendrais part et je lui éclaterais la gueule, ce n'est pas ce que font les amis ? Je crois bien que si. 

    Chapitre 23

    J'ai très envie d'aller voir où elle se trouve, la musique s'est arrêtée, je n'entende plus de cris, l'odeur du feu éteint plane, étonnant, je m'étais préparé à une nuit blanche, finalement ces jeunes seraient-ils raisonnables ? Ou tout simplement complètement bourrés et ils n'ont pas tenu... Petits joueurs. Une élève est allongée de tout son long sur le sol, j'ai presque failli l'écraser, ça ronfle de part et d'autre, il y a  même un vomi près du feu, je l'avais dit ! Des petits joueurs ! Pas de Clémentine à l'horizon, par contre Joey est là, allongé dans son sac de couchage près du feu qui est éteint, personne n'a pensé a attiser le  feu ! Ils vont attraper une pneumonie comme ça, quelques bûches et ça fera l'affaire, heureusement que je suis là. Je n'ai pas pensé à prendre mon sac de couchage qui est resté dans mon chalet, je n'en ai pas pour long, ça me donnera l'occasion de passer voir si Clémentine est dans son chalet, histoire de m'assurer qu'elle va bien, je veux pas la déranger ce soir, ni la forcer à me parler, si elle en a envie je serais là quand elle voudra. 

    Il y a une légère lumière qui s'échappe de leur fenêtre, elle doit dormir, je suis tenté d'aller voir mais non je ne suis pas comme ça, je veux pas jouer l'intrus en pleine nuit, ça risquerait juste de la faire flipper. Ce n'est pas le moment, je file récupérer mon sac resté a côté de la cheminée et je vais moi aussi m'installer près du feu, même si la chaleur de ma cabane en bois, emmitouflé dans ma couette m'attire plus qu'un léger feu de camp.  Mais ça ne serait pas responsable, n'est-ce pas ? En prenant mon sac, avec ma fâcheuse tendance à être maladroit, la sculpture en bois ricocha plusieurs fois sur le sol, j'espère qu'elle n'est pas cassée car à Selvadora, elles sont réputées pour apporter la chance, et à l'inverse le malheur si elle vient à se casser, un peu comme les miroirs chez nous. 

    Chapitre 23

    - Raphaël, c'est toi ? 
    - PUTAIN tu m'as foutu les jetons, je ne t'avais pas vu ! 
    - Je suis désolé, j'étais dans mon chalet prête a me coucher et j'avais besoin de te voir alors je suis venue ici, j'ai voulu t'attendre et j'ai dû m'assoupir, désolée ... Tu étais où ? 
    - J'ai dû raccompagner une jeune fille qui était perdue. Tu as bien fait de venir ... Comment c'est passé la confrontation ? 
    - Tu as le chic pour venir au secours des jeunes filles en détresse. 

    A en voir ses yeux rouges, elle a dû pleurer, beaucoup pleurer, je ne vais pas la laisser là, toute seule, quand même puis maintenant, je suis poussé par la curiosité, j'ai besoin de savoir. 

    - Tu veux en parler ? 
    - Je suis complètement perdue Raph. Je comprends plus rien. 
    - Qu'est-ce qu'il t'a dit ?

    Elle se releva, les cheveux en pétard, même comme ça elle est vraiment craquante, et son pyjama l'est tout autant. « calme toi Raph ». 

    - Mes parents me cachent des choses Raph ! 
    - Quel genre de choses ? 
    - Je ne sais pas exactement, mais après ce que Joey m'a révélé... Tout était prévu ... 
    - Comment ça ? 
    - Mes parents ont donné de l'argent à Joey pour qu'il ait un œil sur moi constamment. 
    - Qu'est-ce que c'est que ce délire ? 
    - C'était du flan, depuis le début, mon histoire avec lui n'avait aucune importance, il avait juste besoin d'argent... il m'a enfin... ils m'ont mené en bateau, je comprends pas, pourquoi moi ? Pourquoi ils ont fait ça à ton avis ? 
    - Tu es sûr de ce qu'il te raconte ? 
    - Je crois qu'il n'a jamais été aussi sérieux… 

    Je ne sais pas du tout quoi lui dire actuellement, je suis aussi choqué qu'elle, je crois, je me mets à sa place, si j'apprenais que mes parents se foutaient de ma gueule, manipulaient les gens autour de moi et que tout n'était qu'illusion, je réagirais sûrement encore plus fort qu'elle. J'aurais déjà tout cassé. 

    - Tu as appelé ta mère ? 
    - Même pas, j'ai peur de ce qu'elle est capable de faire, de ce qu'elle va me dire. 
    - Tu sais que le séjour va se finir à un moment donné, et il faudra faire face à tout ça. 
    - Je sais … Mais pour l'instant, je ne veux pas y penser. Je peux rester avec toi ce soir s'il te plaît ? 
    - Je comptais repartir avec les autres, mais ta compagnie est quand même plus agréable, je vais m'installer sur le canapé et tu devrais te reposer un peu. 
    - Je ne suis plus fatiguée maintenant. 
    - Tu veux faire quelque chose ? Tu veux aller te promener ? 
    - J'avais pensé a autre chose. 

    Je ne voyais pas du tout de quoi elle voulait parler, et puis c'est devenu très clair quand elle me tira vers elle pour se mettre à califourchon sur moi, c'est pas que j'en ai pas envie bien au contraire et Polo lui aussi en a très envie mais je ne veux pas qu'elle le fasse par réconfort, je ne peux pas profiter de cet instant de faiblesse, elle plongeait ses yeux dans les miens, elle installa mes mains au creux de ses hanches. 

    Chapitre 23

    - Je ne t'attire pas ? 
    - Non au contraire tu es une très jolie fille mais …
    - C'est cette autre fille c'est ça ? Tu ne m'a pas encore parlé d'elle … Qu'est ce qu'elle a de plus ? 
    - Cette autre fille ? Oh, oui c'est vrai... Elle n'a rien de plus, vu qu'en réalité, elle n'existe pas vraiment. Enfin si ...
    - Quoi ?
    - En vérité, j'ai pas trouvé d'autre excuse sur le moment mais la fille dont je parlais, elle est actuellement sur moi, et mon entre jambe, comme tu peux le sentir, a du mal à contrôler mon attirance pour elle, tu vois ? 

    Elle explosa de rire, je ne sais pas ce qu'il y a de drôle, la conversation est on peut plus sérieuse, et moi je suis vraiment en stress, je n'ai pas eu de copine depuis quelques temps maintenant, je ne sais même pas si je serais à la hauteur, bon c'est comme le vélo, ça ne s'oublie pas ces choses-là, si ? Mais je veux pas tout gâcher, imaginez je fais mon maladroit, je lui fais mal ou j'y arrive pas ? 

    - Si je le fais c'est que j'en ai envie. 
    - Tu es sûre que ce n'est pas trop tôt ? Je veux dire avec tout ce que tu as appris aujourd'hui... Puis ta rupture avec Joey … 
    - Tu me plais sincèrement Raph. Depuis le début. Et quand j'ai vu Mila se rapprocher de toi ..
    - Attend qu'on soit clair, il n'était question d'aucun rapprochement de ma part. 
    - Je sais... Puis ensuite tu me parles de cette autre fille qui te fait craquer, ça m'a mis en rogne. 
    - Désolé, tu étais donc jalouse ? 
    - Moi ? A peine. 

    Elle afficha un sourire avant de m'embrasser tendrement, ses lèvres ont le goût de bonbon, ses mains se faufilant dans mes cheveux me font frémir, je la soulevai afin de la déposer sur le lit, elle déboutonna mon pantalon, ma main se faufila sous son  t- shirt, elle ne portait pas de soutien-gorge et ses seins pointés vers moi, c'était plus qu'excitant, j'en avait rêvé secrètement et voilà qu'elle est maintenant à moi... 

    - Tu peux avoir confiance, je te le promets. 

    Elle acquiesça de la tête avant de reprendre ma bouche, je ne veux pas aller trop vite, je ne veux pas lui faire peur non plus, sa respiration s'accélère, ma main s'était faufilée sous son bas de pyjama, les gémissements sont de plus en plus fréquents, son corps ondule sous mes caresses, son intimité est chaude et humide, je me suis arrêté un instant pour être certain, dans son regard j'ai compris que j'avais la permission d'aller plus loin, les préservatifs cachés dans la table de chevet, quelques contorsions pour en attraper un, je n'ai pas perdu la main. Après avoir vérifié plusieurs fois qu'il soit bien mis, dans la tendresse et la douceur, elle fut mienne.

    Chapitre 23


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  • > Raphaël <

    C'était bon, c'était même très très bon, mais je n'arrive pas à me retirer toute cette histoire de la tête, Clém dort encore à poings fermés pendant que moi, je tourne en rond dans le chalet, j'ai eu le temps de prendre ma douche, me préparer pour affronter cette nouvelle journée, mais je n'ai aucune idée de comment me comporter avec Joey et avec elle aussi. C'est pas du pipo entre nous et cette nuit me l'a prouvé c'était plus que deux personnes qui avaient envie l'une de l'autre, je ne veux pas lui faire à l'envers, mais je ne peux pas me montrer avec elle devant tout le monde, c'est pas déontologique et en plus elle n'est pas encore majeure, je vais devoir m'expliquer avec elle, pour la rassurer lui dire que s'il y a une distance entre nous c'est pas à cause de cette nuit, mais tout simplement à cause de mon travail. On est à peine au début du séjour et ça va être vraiment compliqué de cacher mon attirance pour elle et encore plus maintenant qu'on a couché ensemble... Le soleil n'est pas encore levé et je vais devoir la réveiller pour qu'elle puisse discrètement rejoindre son chalet avant que tout le monde ne s'aperçoive qu'elle n'est ni dans le sien ni avec les autres. 

    Chapitre 24

    - Clém, faut que tu te réveilles. 
    - Hummm ... Pourquoi ? On ne pourrait pas rester toute la journée sous cette couette ? 
    - Malheureusement non, il faut que tu repartes dans ton chalet avant que les autres ne se réveillent.
    - On va se revoir ? 
    - Quelle question ! Bien sûr, mais tu sais…
    - T'as pas besoin de te justifier Raph. 
    - Rassure-toi, toi et moi ça ne fait que commencer ! 
    - Sûr ? 
    - J'suis pas du genre à donner mon corps d’Apollon et ensuite jeter la fille comme ça, je suis vraiment sincère avec toi, tu me plaît aussi, mais si je ne veux pas d'ennuis il faut se la jouer discret...Et pour Mila, ça risque d'être tendu entre vous si elle l'apprend.. Au moins le temps du séjour. Ensuite, quand on rentrera, on se verra autant que tu veux. 
    - Raph, je pense que je ne vais pas rentrer … 
    - Pas rentrer ? Mais c'est impossible Clém ! 
    - J'ai réfléchi cette nuit, et je ne veux pas les revoir ! 
    - Mais on ne peut pas te laisser là ! Ils vont te rechercher, tu n'es pas encore majeure. Puis tu ne connais personne ici ! 
    - Et si tu restais avec moi ? J'ai 18 ans dans quelques semaines, ensuite, on pourra aller où on veut non ? 
    - Tu n'aimerais pas savoir ce que que tes parents te cachent ? Pas envie de savoir le fin mot de l'histoire ? 
    - Et si elle me raconte encore des mensonges ? Qui te dis qu'en rentrant elle ne va pas me séquestrer ? On ne pourra plus jamais se voir si j'y retourne.

    Je n'y avais pas pensé, quand j'ai écouté la conversation de Joey, il avait avoué le fait qu'il n'était pas avec elle ce soir-là si elle rentre elle va être matraquée de questions et si les réponses ne sont pas suffisantes, je ne sais pas ce qui va arriver à Clémentine. Il nous reste encore quelques jours pour mettre au point une stratégie. 

    - Je ferais bien de partir. 
    - Crois pas que la discussion est terminée Clém, je te promet qu'on va trouver une solution à toute cette merde ok ? 
    - Je te fais confiance. 

    Chapitre 24

    Elle a refermé doucement la porte derrière moi et je l'ai vu partir en courant vers son chalet, personne a l'horizon. En réalité, je n'ai aucun plan, je ne la connais pas vraiment, le peu que je sais de sa famille, ne me donne absolument pas envie de les rencontrer, mais je ne peux pas l'abandonner à son sort. J'ai encore plus envie de la découvrir, de passer du temps avec elle tout simplement. Je repense à cette nuit, c'était doux comme si je refaisais l'amour pour la première fois, c'était vraiment bon, et popol ne serait pas mécontent d'avoir un deuxième round, mes ardeurs vont être dures à calmer maintenant, j'y pense, mais on a même pas eu le temps de parler de cette nuit, et si elle n'avait pas aimé ? J'aurais pu lui demander. Ça se demande ce genre de chose ? Elle me l'aurait dit si elle n'avait pas apprécié ou alors elle n'a pas voulu me froisser ? Je la jette pratiquement dehors, comme une vulgaire chaussette qu'est-ce qu'elle va penser ? 

    Bon maintenant que je suis prêt je vais profiter du calme pour aller prendre mon petit-déjeuner en essayant de trouver une solution à tout ce merdier.  


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