• > Clémentine <

    Je ne m'attendais pas à voir Mona et Delphine dans leurs lits, elles n'ont sûrement pas eu le courage de dormir dehors, personnellement j'ai eu chaud toute la nuit, me suis sentie en sécurité, même avec Joey c'était différent, j'étais vraiment bien, et puis c'était vraiment bon, je l'ai senti un peu sur la réserve, il avait peut-être peur, je ne sais pas mais en tout cas il est vraiment doué. J'ai essayé de me glisser dans les couvertures discrètement pour ne réveiller personne, les craquements du sol en vieux bois, n'aident pas à la discrétion. Delphine commençait à gesticuler, le réveil ne va pas tarder, je ferais mieux de fermer les yeux, au moins faire semblant comme il faut. J'entendis Delphine chuchoter.

    - Les filles vous êtes réveillées ?

    Chapitre 25

    Petit, faux étirement. 

    - Salut toi ! 
    - Clém ! Où tu étais hier ? On t'a cherché partout ! 
    - Je me suis perdue dans la forêt ! 
    - Oh le flip ! 

    Mila avait ,elle aussi, ouvert les yeux, d'ailleurs elle n'a pas l'air de bonne humeur au vu du regard qu'elle me lance. 

    - Avant ou après t'être engueulé avec Monsieur Duffray ? 
    - Coucou Mila ! Ça va bien dormi, moi aussi merci de t'en soucier ! 
    - Non je n'ai pas super bien dormi, comme tu peux le constater. Tu étais où cette nuit ? 
    - Pourquoi tu me poses autant de questions ? Tu t'es levée du mauvais pied, non ? 
    - Tu te fous de ma gueule en plus ? J'en ai un peu marre de tes mensonges. 

    Non mais qu'est-ce qu'il lui prend ? Je ne l'ai pas vue de la soirée et elle se permet de m'agresser comme ça ? Finalement je préfère la Mila de bonne humeur qui saute partout, que la peste qui me crache dessus actuellement. 

    - Hey les filles ne vous engueulez pas, Clém est grande, elle a le droit de prendre l'air. Qu'est-ce qu'il t'arrive Mila ? 
    - Mais oui bien sûr !! C'est moi la méchante ? Tu vas croire à ce qu'elle raconte alors qu'elle la met à l'envers à tout le monde ? 
    - De quoi tu veux parler Mila ? Si tu as un truc contre moi autant que tu le dises maintenant ! Qu'on règle ça, plutôt que de m'agresser à peine les yeux ouverts.
    - C'est sûr que tu n'as pas dû beaucoup dormir cette nuit.
    - Je te retourne la remarque visiblement. Qu'est ce que j'ai pu faire cette nuit pendant que tu dormais qui te met autant de mauvaise humeur ? 
    - Tu gonfles à faire ta maligne, avec ton air arrogant et le ton condescendant que tu emploies.
    - C'est toi qui saoule Mila, on se réveille et tu me sautes dessus, alors fais pas ta gamine et dis ce qu'il y a ! 
    - Avant hier tu me dis que tu te fous de Raphaël et pourtant cette nuit, tu avais l'air de t'éclater dans son lit, alors que tu sais pertinemment qu'il me plait. Ma réponse te convient ? 

    Chapitre 25

    Ow c'est donc ça ... Ok je comprends un petit peu mieux maintenant, mais de quel droit elle se permet de me juger et encore plus de m'espionner ? Sérieusement ? La fille n'a que ça à faire ? Même elle, maintenant elle s'y met ? Donc si je comprends bien, je n'ai le droit de rien faire ? Il y aura toujours quelqu'un pour me dicter ma conduite, me dire quoi faire ou non, où aller. 

    - Quoi ? C'est quoi cette histoire Clémentine ? 
    - … 
    - Tu vois, je t'avais dit que c'était une menteuse ! Je vous ai vus cette nuit alors pourquoi tu ne dis pas la vérité ? Assume d'être une putain de menteuse.
    - Parce que tu m'espionnes maintenant ? 
    - J'avais moi aussi besoin de prendre l'air, figure-toi ! 
    - C'est ça bien-sûr. Prends moi pour une idiote.  
    - Donc c'est vrai Clém ? 
    - J'avais besoin de parler Delph, ce n'était pas prévu ! 
    - Tu comprends Delphine, elle avait besoin de parler … Tu n'as pas des amis pour ça Clém ? Non tu es obligée d'aller faire ta salope et de te taper le mec que je kiffe ? 

    - Steuplé c'est à moi que tu dis ça ? Depuis le premier jour, tu trémousses ton cul comme une chaudière pour te faire tringler alors ne fais pas la sainte-nitouche avec moi. 
    - Comme une chaudière ? Mais tu es vraiment une vraie connasse ! 
    - C'est pas de ma faute s’il n’a pas voulu de toi ! 
    - C'est petit. Super la copine.
    - Ça va arrête, y'a pas mort d'homme non plus. 

    Chapitre 25

    Elle va beaucoup trop loin dans ses propos, oui j'ai peut-être, non rectification, je n'ai absolument pas pensé à elle. J'avais juste envie d'être avec lui, pouvoir me confier. Alors oui, je n'ai pensé qu'a ma petite personne, un instant de bonheur, rien qu'à moi. Est-ce un crime ? Non je ne pense pas, et de toute façon Raphaël ne lui avais rien fait espérer. Je n'y peux rien s'il ne l'a pas choisie. Merde à la fin !

    - Désolé, mais on a pas du tout la même conception de l'amitié, jamais je me serais permise de te faire la même chose. Je t'ai couverte tant de fois, pour que tu puisses aller je-ne-sais-où. Tu me dégoûtes !
    - Tu n'es pas à ma place Mila, tu ne sais pas ce que tu aurais fais alors arrête steuplé. 
    - Je ne sais pas ce qui est le pire, que tu te fasses passer pour la victime alors que tu es coupable, ou ta stupidité à ne pas comprendre où est le problème. Tu me fais pitié. Trouve-toi un autre logement. 
    - Parce que tu penses vraiment que je vais partir ? Tu peux rêver, si ça te gêne, casse-toi. 
    - Joue pas trop Clémentine, je suis peut-être une intello mais je suis aussi une vraie pétasse. 
    - Des menaces ? Ça ne m'étonne pas que Raphaël me préfère à une gamine comme toi. 

    Chapitre 25

    Elle claqua la porte de la salle de bain, je n'apprécie pas du tout ses menaces, elle compte faire quoi ? Nous balancer ? Elle n'a aucune preuve, puis si elle veut jouer à ça, moi aussi j'ai plus d'un tour dans mon sac. Joey sera forcement de mon côté. Donc qu'elle n'essaye même pas car elle passera pour une idiote et menteuse auprès de tout le monde. Si elle pense être une salope, elle ne me connait pas réellement, j'ai été éduquée à la bonne enseigne moi. 


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  • > Clémentine <

    Cher Journal,
    Je profite d'un temps de repos pour écrire, cela fait plusieurs jours que je n'avais pas pris la plume, mais là j'en ai bien besoin. Six jours après notre engueulade, l'ambiance entre Mila et moi est électrique. Elle ne m'adresse plus la parole et cohabite avec moi tant bien que mal. Elle est ridicule avec son attitude de gamine. Après les menaces qu'elle avait eu contre moi, j'avais prévenu Raphaël, au cas où elle décide de tout balancer à Joey ou même aux élèves, je ne voulais pas qu'il se retrouve en difficulté à cause de moi, on s'était préparé mais contre toute attente elle n'a rien fait. Si elle avait divulgué cette histoire, nous serions déjà au courant, les regards, les ricanements des élèves ne seraient pas passés inaperçus et Joey serait venu nous voir, c'est une certitude. Delphine ne sait plus où se mettre non plus, elle a le cul entre deux chaises, elle ne veut vexer ni l'une ni l'autre, mais j'ai bien compris dans quel camp elle était, quand nous sommes toutes les trois dans le chalet, elle me regarde à peine, et me répond vaguement. Je me retrouve complètement seule, Raphaël et moi, ne nous sommes pas beaucoup vus, intimement, je parle. Mais même sur le terrain nous devons rester assez loin l'un de l'autre, pour ne pas attirer l'attention, il me frôle de sa main de temps en temps comme pour me rassurer, pour me montrer qu'il est toujours là, toujours attiré, mais ça s'arrête là. Et pourtant je meurs d'envie de refaire l'amour avec lui, je ne pourrais pas tenir une semaine de plus, je voulais apaiser les tensions en restant loin de lui mais au diable, priorité au sexe. Ce soir, je me faufile dans son chalet pour remettre le couvert. Je vais essayer d'aller prendre un peu l'air, il y a un concours de lancer de fer a cheval cet après-midi, c'est pas l'activité qui me passionne le plus mais je ne vais pas rester enfermée tout le séjour dans cette maisonnette en bois, ça prouverait à Miss Mila que je n'assume pas alors que ce n'est pas du tout le cas. 

    Chapitre 26

    ... 

    La chaleur est particulièrement étouffante aujourd'hui, je ne m'attendais pas à voir débarquer Raphaël, il est sorti de nulle part. Il m'a l'air particulièrement stressé. 

    - Clémentine. 
    - Salut, je croyais que tu voulais rester discret ? 
    - On s'en fout de la discrétion ! Je dois te dire quelque chose, ou te montrer plutôt ! Tu te souviens de la soirée camping ? - Je t'avais dit que j'avais raccompagné une fille qui s'était perdue ? 
    - Oui je m'en souviens. 
    - Ses parents et elle viennent d'arriver pour me remercier de l'avoir aidée cette nuit là !
    - Oui et ? 
    - Je sais pas si je deviens fou, ou si je vois double ou si c'est juste parce que je suis carrément obsédé par toi, c'est complètement dingue, faut que tu viennes, de suite, tu me suis, ne pose pas de question. 
    - Attend doucement, quel rapport entre moi et eux ?
    - Suis-moi, pas de questions j'ai dit !
    - Ok, calme toi !

    Chapitre 26

    Qu'est ce qui pourrait être plus grave que risquer de perdre son taf à cause de moi ? Raphaël m'attrapa fermement la main, me traînant presque sur le sol, je ne le comprends plus, il me dit qu'il ne faut pas qu'on grille notre relation, qu'il faut se la jouer discret et maintenant il me prend par la main, en mode panique à bord, c'est bien les mecs, ou à tous les coups, il se la joue juste pour m'attirer dans un coin. Ca ne serait pas pour me déplaire. 

    - Dépêche un peu Clém, ils doivent partir !
    - Si c'est une excuse pour me prendre dans un buisson Raph, dis-le tout de suite, je suis partante pas besoin de faire la comédie !
    - Quoi ? Mais non pas du tout, même si je t'avoue que j'ai drôlement envie de toi dans cette tenue qui te va à merveille, mais non. Ils sont pressés alors fais-moi confiance et avance ! 
    - Mais de qui tu parles Raph ? Des parents de la fille paumée ? Si tu ne me dis pas de suite ce qu'il se passe, je ne viens pas. 
    - Fais pas la têtue, ils sont juste là-bas. 

    Chapitre 26

    En nous voyant avancer, la femme s'approcha de nous, avec un large sourire. Elle était belle, ses cheveux noirs faisait ressortir son teint pâle, une drôle d'impression, elle avait l'air jeune et en même temps son visage était comme marqué par le temps. 

    - Raphaël nous ….. Devons partir. Est-ce que tout va bien ? Vous êtes parti si vite ! 

    Sa voix était douce, j'aurais aimé que ma mère ait cette voix, qu'elle aurait utilisée pour me lire des histoires avant de m'endormir le soir, mais non ma mère avait simplement une fois rocailleuse qui ne servait que pour hurler, je suppose que dans sa jeunesse elle n'était pas comme ça, d'ailleurs je n'ai jamais vu de photo de ma mère plus jeune. Les cartons se sont égarés dans un de nos déménagements, m'a t'elle dit. Dommage je suis sûre que c'était une jolie fille jadis, les années ne lui ont pas vraiment réussi mais ne lui dites pas. 

    La dame se tenait face à Raphaël, en attente d'une réponse de sa part. Mais pas un mot n'est sorti de sa bouche, qu'est-ce qui lui prend à lui aussi ? Il s'écarta pour que je prenne sa place, elle avait de grands yeux bleus, quand elle posa son regard sur moi, elle s'avança, comme si elle avait vu un fantôme. C'était carrément flippant. Elle s'approcha un peu plus, les mains sur la bouche. Me scannant de haut en bas. Je n'ai jamais vu cette femme et pourtant elle, j'ai bien l'impression qu'elle m'a déjà vu quelque part. 

    - Je ne suis pas fou, pas vrai ?  

    Chapitre 26


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  • > Raphaël <

    Je n'aimerais pas être à la place de Clémentine, c'est complètement dingue ! La femme lui tenait encore le visage, elle ne l'a pas non plus lâché des yeux une seule seconde, sous ses sanglots, elle répétait sans cesse « mon enfant ». Comment est-ce possible ? Clémentine fit un pas en arrière en répétant qu'il y avait erreur sur la personne, la situation est complètement confuse pour elle comme pour moi. Voyant sa femme prendre son temps, l'homme impatient s'avança à son tour. 

    - Chérie, nous devons partir, les bagages sont prêts. Il ne manque plus que toi et ta fille qui est partie aux toilettes... À les femmes ...
    - Je pense que nous allons devoir retarder notre départ… 
    - Chérie nous ne pouvons pas ! Pourquoi ? Je croyais que tu en avais marre d'être ici ? 
    - J'ai changé d'avis chéri, je crois que toi aussi ... 

    La femme se décala pour que son mari puisse voir, la raison pour laquelle ils n'allaient pas partir de suite. 

    Chapitre 27

    - Oh mon dieu... !! Tana !!
    - Je suis vraiment désolée, mais comme j'ai dit à votre femme, vous devez faire erreur, je m'appelle Clémentine ! 

    Complètement apeurée, Clémentine me cherchait du regard. Elle commençait à paniquer, je voyais ses yeux brillants indiquant qu'elle n'allait pas tarder à pleurer, je lui pris la main, la seule façon pour moi de la rassurer.  Une voix vint troubler le mal aise, la jeune fille que j'avais ramenée quelques jours auparavant était arrivée, je n'avais pas pu voir son visage, il faisait sombre, et son porche n'était pas éclairé non plus, si j'avais vu son visage ce soir la, j'aurais tout de suite vu la ressemblance. 

    - Bon, on y va ou pas ? J'aimerais bien retrouver mes amies, j'ai dit à Cléo que je la retrouvais ce soir pour aller boire un chocolat chaud... 

    Pas de réponse, elle regarda son père puis sa mère et comprit rapidement que leurs yeux étaient posés sur Clémentine... 

    - Qu'est-ce qu'il vous arrive ? 

    J'avais en face de moi, deux jeunes filles, leurs tenues et la couleur de leur chevelure étaient bien différentes, mais pas de doute possible sur les traits de leur visage, elles étaient identiques... 

    - C'est elle ? Maman, Papa, c'est elle ? C'est Tana ? 
    - Comment ça se fait qu'elle me ressemble autant ? Raphaël, qu'est ce qu'il se passe ? 
    - Clém, essaye de ne pas paniquer.
    - Ne pas paniquer ? Comment veux tu que je ne panique pas ? 
    - Tana …
    - Je ne m'appelle pas Tana! 
    - Pourtant c'est bien le prénom que Maman et Papa t'ont donné à la naissance !
    - Rosely !  

    Chapitre 27

    Ces personnes sont ses parents alors ? Mais qui est la femme avec qui elle a vécu toute sa vie ? Comment est-ce possible ? Ça expliquerait son comportement odieux et dictateur envers Clémentine. C'est une histoire de dingue, moi qui pensais être le seul à avoir des histoires complètement farfelues de ma famille, je suis loin d'être un cas isolé. Clém n'avait même pas ouvert la bouche, elle regardait fixement sa copie conforme. J'ai beau chercher, je ne vois aucune différence entres elles.

    - Nous pouvons tout t'expliquer, tu veux bien ? Du début à la fin. Laisse-nous t'expliquer ...
    - Non mais qu'est-ce que vous allez inventer encore ? Je ne m'appelle pas Tana ! Alors oui peut être que ma mère est un peu spéciale, elle fait des choses odieuses mais de là à me kidnapper vous allez un peu trop loin et franchement même si j'admets que cette jeune fille me ressemble énormément, il y a forcément une explication à cela, plein de gens se ressemblent dans le monde et ce n'est pas pour ça qu'ils sont frères et sœurs. Raphaël, on peut partir ou tu comptes me faire vivre cet enfer longtemps ? 
    - Tu ne veux pas écouter ce qu'ils ont à te dire ? 
    - Franchement non, je n'ai pas envie d'écouter des illuminés qui arrivent de nulle part pour me dire que ma mère n'est pas ma mère... C'est du grand n'importe quoi ! Qui sait, c'est peut-être elle qui me les envoie eux aussi ? 

    Je ne m'attendais pas a une telle réaction !  Quelle personne censée viendrait mentir sur une potentielle parentalité ? Oui bon du coup mon exemple n'est pas super approprié dans cette situation du coup. Je tenta de la rattraper afin que l'homme puisse finir. 

    Chapitre 27

    - Écoute, nous ne voulons pas te forcer à quoi que ce soit, nous ne voulions pas te faire peur... J'en suis désolé mais nous avons cherché notre fille pendant des années, peut-être qu'on se trompe que l'envie de retrouver notre enfant nous fait délirer, que cette ressemblance frappante entre toi et Rosely est juste le hasard, mais nous ne pourrons pas repartir avec ce doute, nous n'arriverons pas à le surmonter... Tu comprends ? 
    - Je suis vraiment désolé pour votre fille, mais ce n'est pas moi … Je ne vois pas comment c'est possible. Et si c'était le cas, admettons ... Personne ne m'a jamais recherché ? Quand quelqu'un kidnappe un enfant, toute les polices sont en alerte, non ? Je me serais aperçue de quelque chose ? Un voisin m'aurait reconnu, non ? Votre récit est insensé !
    - Tu n'étais qu'un tout petit bébé, nous n'avons jamais cessé de chercher notre enfant Clémentine, de te chercher... Nous n'avons jamais perdu espoir. Quand la police avait enfin une piste, elle mettait les voiles sans laisser de trace … Nous n'avons jamais perdu espoir, s'il te plaît regarde cette photo, c'est la femme qui t'a kidnappé, si tu ne l'as ne reconnaît pas, tu pourras partir, s'il te plaît juste ça .. Elle s'appelle Clarisse. 
    - Clarisse ?

    Il prit son porte-feuilles, et en sortit une photo froissée. 

    - Je n'ai que cette photo, elle date de six ans, un employé de supérette l'avait reconnue et avait appelé la police tout de suite mais ils ne sont pas arrivés à temps, elle a peut-être changé depuis, mais juste un coup d'œil c'est tout se qu'on te demande.  

    Le visage de Clémentine se décomposa avant de devenir tout blanche, elle s'écrasa sur le sol. 

    - Clém !!!  

    Chapitre 27


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  • > Clémentine <

    J'ai mal au crâne, comme l'impression d'avoir picolé toute la soirée, Raphaël se tient debout au-dessus de moi. 

    - Putain Clém ça va ? Tu nous as fait peur ! 
    - Nous ? Qu'est-ce qu'il s'est passé ? J'ai fait un rêve vraiment chelou, c'était affreux !  
    - Tu as perdu connaissance ! 
    - Quoi ? 

    Raphaël s'écarta, et merde ce n'était donc pas un rêve, ils étaient bel et bien ici à me regarder comme si j'étais une bête de cirque. 

    - Tu te souviens ? 
    - Je crois, je suis confuse, c'est complètement dingue, non ? Raphaël, je veux bien que ma mère ne m'ait jamais vraiment aimé, mais au point de me mentir comme ça toute ma vie ? Je ne peux pas y croire. C'est impossible, elle m'a raconté trop de choses sur son passé, elle n'a pas pu mentir sur tout. 
    - Tu l'as reconnue, n'est-ce pas ? 
    - Oui, pas de doute c'était elle.
    - Alors je pense que la seule solution maintenant, c'est de les écouter pour qu'ils puissent t'expliquer l'histoire, tu ne penses pas ? 
    - J'ai peur ...

    Chapitre 28

    Je redoute d'entendre cette vérité, je n'ai jamais su pourquoi ma mère me détestait mais aujourd'hui je suis  face à face avec cette raison, j'ai peur de ce que je pourrais apprendre, de me dire que j'aurais pu être heureuse dans une famille qui m'aurait aimé vraiment … Alors que j'ai juste passé des années à subir les injures et la haine d'une femme qui n'est finalement pas ma mère. La femme s'approcha doucement de moi, comme si elle avait peur de me refaire chuter. Elle est si jolie, sa peau pâle et ces beaux yeux bleus sont apaisants. 

    - Ça va ma puce ? Je ne devrais pas t'appeler comme ça excuse-moi, je … Ta... Clémentine est-ce que tu vas bien ? Désolée, je suis un peu chamboulée, enfin, sûrement pas autant que toi, mais …
    - Maman, tu vas lui faire faire une syncope calme-toi. Laisse la se lever et ensuite tu pourras la harceler de questions, désolée Clémentine. 
    - On peut te raconter tout depuis le début... Enfin, si tu veux ? Si tu te sens prête ? 

    Ils me regardaient tous fixement à attendre une réponse de ma part, une réponse qui ne voulait pas sortir… Qu'est-ce qu'il va se passer ensuite ? Qu'est-ce que je suis censée faire après ? Est-ce- que je vais devoir repartir avec eux ? Où est-ce que juridiquement, je vais devoir retourner avec elle ? Parce-que je ne pourrais pas supporter de vivre sous le même toit que cette folle ! 

    - Prends ton temps Ta... Clémentine, désolée. 
    - J'ai juste besoin d'aller prendre l'air deux secondes, ça ne vous dérange pas ? 
    - Non, bien sur que non, nous t'attendons. 

    Je ne sais pas si ce n'est pas plutôt une excuse pour reculer l'échéance de cette conversation, j'ai toujours fait ça, une façon pour moi de me protéger, sauf que là, c'est loin d'être le contexte d'une amie qui me prend la tête. J'ai du mal à respirer, ma gorge me brûle, je dois vraiment prendre l'air, malheureusement à Selvadora le vent se fait plutôt rare, et l'humidité ambiante me fais presque suffoquer. Assise sur les marches à essayer de reprendre mon souffle la porte du chalet claqua. La jeune fille...Rosely je crois. Est ce que je devrais dire ma sœur du coup ? Elle s'est installée près de moi, je n'ose même pas la regarder. C'est tellement bizarre. 

    Chapitre 28

    - Ça va ? 
    - Je sais pas trop. Tout ça, c'est ... angoissant. 
    - Ouais j'imagine, maman et papa le sont aussi un peu, je pense. 
    - Pas toi ? 
    - Hum, on vient chaque année pour que maman puisse se reposer et penser à autre chose et jamais on aurait pensé qu'un jour tu t'y trouverais aussi. C'est fou ! Mais je suis plutôt contente. 
    - Pourquoi ? 
    - Bah déjà, ils risquent de me lâcher la grappe, et ça c'est vraiment chouette, même s’ils étaient souvent absents entre leur travail et les recherches pour te retrouver, ils ont été surprotecteur avec moi, je peux comprendre, ils ont très mal vécu ton absence, alors ils ne voulaient pas qu'il m'arrive quoi que ce soit, mais parfois c'est dur à vivre.
    - Je vois très bien ce que tu veux dire … A ton avis qu'est-ce qu'il va se passer après ? 
    - Je ne sais pas du tout, je suppose que mes… Nos parents vont porter plainte, maintenant qu'ils t'ont retrouvée, ils ne vont pas lâcher l'affaire comme ça. Ne compte pas qu'ils te regardent repartir sans rien faire.
    - Et toi ? 
    - Quoi, moi ? 
    - Tu es fille unique et si je reviens, tout va changer pour toi. 
    - Tu sais, je préfère que l'on soit une famille heureuse à quatre, qu'une famille à moitié heureuse à trois. Par contre, si tu reviens, je te le dis direct, ton prénom il est grave naze. Clémentine franchement ? Tana c'est quand même bien plus canon ! Faudra penser à changer ! Mis à part ça, tu seras la bienvenue ! 

    Nous avions pouffé de rire ensemble, j'ai longtemps voulu avoir une sœur, pour ne plus me sentir seule, pour pouvoir rigoler, jouer avec elle, mais maman m'a toujours dit qu'elle ne pouvait plus avoir d'enfant. Que j'étais comme un miracle, un don de Dieu dont elle n'a pas su prendre soin. Et là, la sœur dont j'avais besoin plus jeune, qui aurait pu me consoler quand maman me hurlait dessus, celle que j'aurais rejoint les soirs d'orage, pour me serrer contre elle, afin de me rassurer, était là devant moi aujourd'hui, j'en ai tellement rêvé.

    - Papa et Maman ont tellement attendu ce moment, après toutes les galères qu'ils ont eu je pense qu'ils ont droit à ça. Et puis franchement je m'en fous, tu as déjà une chambre à la maison, bon il lui faudra un coup de renouveau, elle s'est arrêtée de vivre depuis quelques années, je ne serais donc pas obligée de partager la mienne ! 
    - Vu comme ça !  Toutes les galères ? 
    - Si tu veux savoir, tu vas devoir affronter cette discussion, après tu feras ce que tu veux, papa et maman feront tout pour te convaincre mais ils ne te mettront pas le couteau sous la gorge pour les suivre, ça sera à toi de voir et puis de toute façon tu seras bientôt majeure donc ils ne pourront pas faire grand-chose pour te forcer la main, Mais s'il te plaît, écoute au moins l'histoire et tu te feras ta propre opinion ? Si tu ne veux pas le faire pour toi fais-le pour eux, ils le méritent vraiment... 

    Elle se leva et rejoignit tout le monde à l'intérieur, me laissant seule avec ma conscience, j'ai deux options: soit je fuis comme j'ai l'habitude de faire, soit pour une fois je prends mon courage à deux mains et je vais écouter ce qu'ils ont à me dire.... 

    Chapitre 28


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  • > Tyler <

    Lily me regardait dans le blanc des yeux, elle s'était assise dans le fauteuil en rotin près de la fenêtre, triturant ses ongles, un vilain toc qu'elle a pris il y a de nombreuses années lors des interrogatoires de police , qui aurait cru qu'on allait retrouver notre fille pendant notre séjour annuel, j'ai finalement bien fait d'obliger Lily à venir cette année aussi, depuis presque dix huit ans nous n'avons pas eu de repos, entre les journées avec les enquêteurs à répéter sans cesse les mêmes chose et le travail, nous avons très peu de temps pour nous.

    L'hôpital nous a indemnisé pour l'énorme erreur qu'ils ont commise, mais nous n'avons pas voulu profiter de cet argent, c'était comme si l'argent pouvait remplacer notre enfant. Une grosse partie a été versée aux filles sur leurs comptes respectifs et une autre pour payer les frais des enquêteurs privés, les factures s'accumulaient et j'ai finalement décidé de prendre un boulot dans l'usine toute proche de la maison que nous avions achetée juste avant la naissance des filles, j'avais proposé à Lily de la revendre et de partir mais elle a tant espéré voir un jour les gendarmes nous rapporter notre fille, que nous nous sommes résolus à y rester.

    Chapitre 29

    Nous avons essayé tant bien que mal d'avancer, sans baisser les bras, nous avons tout mis de côté, même Rosely, je regrette de l'avoir mise à l'écart pendant toutes ces années, elle ne nous l'a jamais reproché mais j'ai toujours su que pour elle aussi c'était compliqué à gérer, elle ne voulait pas nous causer plus de soucis, alors elle a fini par s’effacer, nous n'avons jamais eu d'appel de l'école, pas un faux pas de sa part et de toute façon je ne sais même pas si on s'en serait aperçu... Elle a toujours eu des bulletins scolaires frisant la perfection et même ça nous n'avons pas su le voir , notre absence, nos discussions familiales qui ne tournaient qu'autour de Tana, nos stratégies, nos cartes du monde accrochées partout dans la maison, avec les potentiels lieux où elle pouvait se trouver, et les éternelles journées passées toute seule pendant que sa mère était enfermée dans sa chambre ou avec moi et les enquêteurs, je suis vraiment fière d'elle. Elle a toujours été là pour nous, on ne peut pas dire le contraire. Nous ne lui avons jamais caché l'existence de sa sœur et quand elle a prit conscience de la situation, elle a décidé de tirer un trait sur ses anniversaires pour ne pas rendre plus malheureuse sa mère, il en était bien sur hors de question que ce soit pour Lily comme pour moi mais chaque année elle nous répétait « vous savez c'est juste une année de plus, ce n'est pas grave », elle a grandit plus vite qu'une enfant « normale ».

    J'ai essayé de rester fort pour Lily, mais la voir pleurer tout les soirs, à chaque Noël ou à chaque anniversaire qui nous rappelait que la famille n'était pas au complet me brisait le cœur. Après toutes les mésaventures qui ont fait notre rencontre, nous pensions vraiment que tout cela était terminé et qu'enfin nous allions être heureux, mais ce fut de courte durée et un énorme coup dur, comme si elle nous avait arraché un bout de notre cœur, pendant longtemps Lily fut sous traitement notamment pour l'aider à dormir un peu, ses nuits battaient au rythme des cauchemars... Il lui a fallu beaucoup de courage pour enfin sortir de cette dépression... J'aurais voulu faire plus, mais c'était impossible, si j'avais eu le pouvoir de la retrouver en un claquement de doigts, je n'aurais pas hésité… Comme n'importe quel parent, je suppose. 

    Chapitre 29

    En regardant Lily à nouveau, quelque chose avait changé, son regard n'était plus livide est triste, je voyais... Oui, une petite lueur qui s'était éteinte il y a fort longtemps, et voir son regard comme ça m'apaise instinctivement, qu'importe ce que Tana décide de faire, si elle décide de revenir avec nous, nous pourrons tout recommencer, rattraper le temps perdu, apprendre à la connaître ... Même si elle n'est plus une enfant à présent... Et si au contraire vu son âge, elle décide de partir au moins nous serons rassurés de savoir qu'elle sait toute la vérité, que Clarisse n'est finalement qu'un monstre sans cœur, qui lui a menti, qui l'a manipulé depuis son plus jeune âge... Elle s'éloignera d'elle comme du choléra, c'est tout ce que j'espère... Qu'importe ce qu'elle décide, notre porte sera toujours ouverte… La porte du chalet claqua et nous fit tous sursauter, la tension est palpable. 

    - Désolé, ce n'est que moi.

    Lily asséna Rosely de questions.

    - Où est Tana ? Est-ce-qu'elle va venir ? Tu l'as laissée partir ? Que lui as tu dis ? 
    - Je ne sais pas maman, elle est toujours dehors, elle a sûrement besoin de réfléchir encore un peu. 
    - Désolée, je suis tellement angoissée, tellement d'années que nous attendons ce moment, et maintenant qu'elle est là... Je ne peux pas la laisser repartir... 

    Chapitre 29

    Nous sommes restés de longues minutes silencieux, à espérer plus que tout que la porte s'ouvre et la voir apparaître, c'était insupportable, personne ne savait quoi dire et seul le bruit des respirations se faisait entendre, même Raphaël était resté dans un coin de la pièce sans un mot. Il croisa mon regard. 

    - Vous pensez que je devrais aller lui parler ? Aller voir si elle va bien ? 
    - Je ne sais pas… 
    - Oui vas-y s'il te plait…  


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